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La Suisse priée de mettre un terme aux exportations de mercure

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La Suisse doit mettre un terme à ses exportations de mercure si elle veut accueillir le secrétariat de la Convention de Minamata. Un réseau d'ONG a demandé lundi à Genève que tous les pays s'engagent sur cette question.

Les exportations de mercure doivent "être bannies" par la Confédération si elle veut, comme elle l'a affiché, établir à Genève le secrétariat de l'accord, a expliqué devant la presse une spécialiste du commerce de cette substance, Yuyun Ismawati. La Suisse a exporté 30 tonnes en 2016, en diminution par rapport à 2015.

Genève accueille depuis dimanche et jusqu'à vendredi la première conférence des Etats parties (COP1) à la Convention de Minamata entrée en vigueur en août dernier. Le segment ministériel doit être ouvert jeudi par la présidente de la Confédération Doris Leuthard.

La Suisse est la seule candidate déclarée pour le secrétariat de la Convention. Elle s'est engagée à appliquer les restrictions aux exportations qui pourraient être décidées, "éventuellement assorties de délais" pour certaines situations.

Test pour cheveux à Genève

Après le déversement de mercure dans la baie la ville japonaise de Minamata à la fin des années 50, des milliers d'habitants ont été empoisonnés. Ils ont été atteints de troubles neurologiques pendant des décennies.

L'une d'eux, Sinobu Sakamoto, 61 ans et infectée dans le ventre de sa mère, a appelé à Genève les Etats à "se pencher sur les problèmes" à Genève et à "les résoudre de manière adaptée". Les patients "vont de moins en mois bien" et "la maladie de Minamata n'est pas terminée", a-t-elle dit.

Le réseau d'ONG IPEN, actif dans plus de 100 pays pour éliminer les dommages provoqués par les produits toxiques et les métaux lourds, propose de tester le mercure présent dans les cheveux des quelque 1300 délégués à la COP1. Il souhaite que Mme Leuthard accepte de participer à ce prélèvement dont les résultats seront obtenus d'ici décembre.

Femmes assez exposées

Lundi, IPEN a présenté une étude financée notamment par Berne auprès de plus de 1000 femmes en âge d'avoir des enfants dans 25 pays de tous les continents. Les cheveux de plus de 40% d'entre elles ont révélé des valeurs de mercure supérieures à la norme minimale pour des troubles neurologiques. Et plus de 50% dépassaient celles à partir desquelles le bébé peut être affecté.

En cause, l'extraction minière pour l'or, mais aussi la pollution globale ou un ménage industriel. Les Etats insulaires du Pacifique ne sont pas exposés à une importante pollution. Pourtant, plus de 85% des femmes dépassent le seuil minimal pour des troubles neurologiques, en raison d'une forte consommation de poissons, contaminés.

IPEN demande aux Etats d'aller plus loin que la Convention et de lancer des "interdictions de mercure" au niveau national. Le réseau veut aussi l'élimination progressive des centrales à charbon et l'encadrement des pays en développement pour identifier les sites industriels contaminés.